3 semaines de rêve au Brésil : Rio vue de Santa Teresa

2 août 2014

Nous avons passé la journée à Niteroï. Ensuite, nous irons à Paraty à 250 km au sud de Rio.

Nous avions envie de retourner à Santa Teresa pour le coucher de soleil.

Rio est une ville de points de vue. C’est également une ville de couchers de soleil car son environnement se prête à la fin de journée où tout bascule vers un autre possible.

Dans les lieux exceptionnels, ce moment devient tout simplement spectaculaire.

Ferry depuis Niteroï jusqu’à la Praça 15 de Novembro. Nous traversons ensuite au pas de course la « City » de Rio en direction des Arches de Lapa qui sont vraiment belles à la lumière tombante … Nous ne voulons pas arriver quand le soleil sera déjà couché !

Un concert de musique « métal » à Lapa. Décidément, le samedi est le jour de la musique à Rio !

Nous rejoignons l’Escadaria Selaron.

Santa Teresa est réputé être un quartier d’artistes. Ses murs colorés de graffitis et son esprit bohème se découvrent à mesure que l’on grimpe et la vue depuis le Museu da Chacara do Ceu est à couper le souffle …

L’ascension assez ardue des rues pavées très escarpées permet de découvrir de très belles demeures coloniales restaurées ou non qui donnent à ce quartier un charme exceptionnel.

Entre deux barres d’immeubles, on admire une favela colorée tellement belle… La lumière est parfaite.

Le ciel perd de son bleuté et se teinte de rose. Quelques rayons éclairent encore les baraques de brique. Certaines ont été recouvertes de peinture vive.

L’ensemble est magnifique. On est très loin mais on voit quelques silhouettes qui s’affairent… « La Cité de Dieu » de Paulo Lins est là dans les ruelles de la colline en face de nous :

« Poésie, mon amie, illumine les certitudes des hommes et les inflexions de mes paroles. Car je risque la prose même avec des balles qui traversent les phonèmes. C’est le verbe, celui qui est plus grand que ta propre taille, qui dit qui fait, qui advient. Ici, il chancelle sous les balles. Dit par des bouches sans dents, dans les repaires des impasses, dans les décisions de mort. »

Ces paroles extrêmement dures sur les favelas, ce livre incroyable qui m’a fait faire des cauchemars à Rio dépeignent la vie de ces quartiers de façon ultra crue et violente.

Nous n’avons pas vu ce Rio là mais nous sommes conscients qu’il existe. Nous l’avons entrevu dans les yeux des vendeurs à la sauvette sur la plage de Copacabana. Nous l’avons observé vers les Arches de Lapa où des groupes de jeunes femmes vêtues de guenilles se droguaient dans la rue. Nous avons croisé beaucoup de gens dans le besoin. A l’entrée de la station de métro Cardeal Arcoverde tout près de notre hôtel, un campement de junkies peu engageant nous a fait faire des pas de côté. Le niveau de sécurité dans le métro, dans les hôtels, autour des résidences privées et dans les banques avec la présence d’agents armés de mitraillettes nous ont fait comprendre qu’il fallait être extrêmement prudent, que la violence était là mais qu’elle était relativement bien canalisée.

Une fois qu’on a dit cela, on prend conscience qu’il reste des problèmes à régler comme dans n’importe quelle autre société mais que le Brésil fait bien partie des pays les plus violents au monde. Toutefois, dans le voyage, on s’attarde sur la beauté des lieux avant tout. Les favelas, terrain des gangs, sont très belles dans la lumière de la fin de journée et nous avons apprécié à sa juste valeur la splendeur du jour éphémère qui se retire. Le Pao de Açucar et la baie de Guanabara resteront longtemps dans nos pensées.

Très bonne ambiance de fin de journée avec un concert de jazz de qualité et un spectacle d’acrobatie et de clowns vraiment sympathique tout en haut de Santa Teresa.

La villa du Museu da Chacara do Ceu a été extrêmement bien restaurée et je vous recommande vivement de passer du temps dans ce joli quartier.

Il fait déjà nuit et après cette journée magique nous rejoignons notre hôtel en taxi pour un dîner au calme en toit terrasse avec vue sur le Corcovado !