Quelques jours à Berlin : la mutation des quartiers populaires

On se sent vraiment bien dans le nouveau Berlin qui a envahi les quartiers populaires de l’ex-Berlin-Est où subsiste un passé douloureux. Quelques façades sont encore très endommagées, par des combats peut-être, mais tout cela paraît très loin derrière.

La ville est tournée vers un développement mesuré et respectueux d’une vraie qualité de vie.

 

Scheunenviertel

 

Tout près du quartier de Mitte où se trouve notre hôtel, Scheunenviertel abrite le célèbre Tacheles qui est un ancien grand magasin désaffecté devenu un lieu de création pour des artistes de la culture alternative.

La culture alternative est très présente à Berlin. Elle est née dans la foulée des courants contestataires des années 1970 et a envahi l’ex-Berlin Est après la chute du Mur en 1989 du fait des nombreux espaces laissés vacants et des loyers abordables. Son but est la recherche de nouvelles formes artistiques. Ses modes de financement sont aléatoires. Elle se veut souvent anti-conformiste. C’est une forme d’art extrême.

Le Tacheles vaut le détour. Le café Zapata dans la cour de l’immeuble est couvert de graffitis. Les bancs récupérés, les tables confectionnées avec de vieilles planches légèrement ou plus franchement taguées lui confèrent un charme très vintage ! Le vieux minibus de la marque Volkswagen est lui aussi recouvert d’une oeuvre alternative dans les tons de rouge. Un vieux camion complète le décor. Dépaysant. Vous noterez les barbelés sur les murs : est-ce une survivance de l’ex-RDA ?

 

Prenzlauer Berg

 

Direction le nord de Berlin vers l’ancien quartier prolétaire Prenzlauer Berg qui a été un foyer de contestation avant et après 1989 (date de la chute du Mur).

 

Dans le quartier de Prenzlauer
Dans le quartier de Prenzlauer

 

On y trouve à la fois des personnes assez âgées qui ont vécu du temps de l’ex-Berlin-Est, des artistes de la culture alternative et des bobos qui sont venus s’installer dans cette partie de la capitale en cours de restauration.

Le charme des bâtiments colorés est intact. De jolies terrasses avec des restos bios fleurissent çà et là. Des ateliers, des salles de spectacle et des galeries d’art alternatif complètent un décor très décontracté.

Oderberger Strasse (la rue Oderberger) retient toute notre attention. Très large. Bordée de très beaux immeubles très bien restaurés et d’arbres qui lui donnent un côté quasi campagnard, elle paraît encore très authentique en dépit des nombreuses boutiques et des cafés qui s’y sont établis.

 

Oderberger Strasse
Oderberger Strasse

 

Encore plus au nord, le grand parc, Mauerpark, se trouve sur l’ancienne ligne de démarcation entre l’est et l’ouest. Il reste un pan de mur recouvert de graffitis comme témoin de cette période. De part et d’autre du mur, il est possible de voir les différences de construction et d’urbanisation de la ville. Etrange et mystérieux. Passé toujours très présent tout de même !

 

Vers l’Alexanderplatz

 

Changement de décor : nous sommes en route vers le coeur de Berlin, l’Alexanderplatz. C’est une immense place très hétéroclite reconstruite et agrandie par le régime est-allemand après avoir été détruite par les bombardements de la seconde guerre mondiale.

Symbole de la modernité de l’ex-régime : Fernsehturm, la tour de télévision a été érigée en 1969.

A ses pieds, une église du XIVème siècle et un peu plus loin, une fontaine néobaroque qui pourrait faire penser qu’on est à Rome !

 

Alexanderplatz
Alexanderplatz

 

Les rues autour de la place sont pavées et bordées de maisons reconstruites dans un style baroque ou néoclassique : très kitch et très touristique. Très différent de l’ambiance alternative des quartiers précédemment visités. Nous ne nous attardons pas.

Nous terminons notre randonnée du jour dans des quartiers très populaires. Beaucoup d’étrangers. Les boutiques nous font passer rapidement d’Istanbul à Téhéran. Les graffitis sont toujours présents comme sur cette caserne de pompiers ou bien en décoration sur les façades des restaurants.

 

Sur une caserne de pompiers ...
Sur une caserne de pompiers …

 

Les façades des immenses immeubles sont très photogéniques avec les antennes de satellite décorées de portraits de la famille, de la Joconde ou de tournesols !

 

Berlin 2010

Il est temps de rentrer ! La suite dans le prochain article.