12 jours au Vietnam : le Royaume de Champa, My Son, a résisté à la Chine

My Son est un ensemble de vestiges architecturaux de briques et de pierres construits entre le IVème et le XIIIème siècle.

Il a été découvert par l’archéologue français Parmentier à la fin du XIXème siècle. La majeure partie du site a été détruite pendant la guerre américaine mais il reste toute de même un dixième de la cité qui existait à l’origine.

Notre guide, Chau Van Cat est un ancien haut fonctionnaire du gouvernement vietnamien sous l’administration française. Il nous apprend énormément de choses sur le royaume de Champa. Je n’avais pas encore eu l’idée du carnet de voyage à l’époque et hélas, je n’ai rien noté.

Toutefois, l’image de ce guide très érudit et très enthousiaste revient dans ma mémoire quand j’effectue les recherches nécessaires pour l’écriture de cet article. Il a été interné dans un camp de travail quand les troupes de Ho Chi Minh ont gagné la guerre. Très pudique, il ne raconte pas énormément de choses de ces souffrances à cette époque. Séparé de sa femme et de ses enfants pendant une longue période, il est finalement réhabilité mais ne retrouvera jamais son statut d’avant la guerre. Assez âgé, il ne peut pas prendre sa retraite et travaille donc comme guide.

 

Chau Van Cat
Chau Van Cat

Le développement du royaume de Champa

 

Le royaume de Champa a été créé par l’empereur Bhadravarman à la fin du IVème siècle.

A l’époque de sa création, les habitants sont venus de Malaisie ou de Polynésie tandis que les pays frontaliers étaient sous la tutelle de la Chine.

Le terme « Champa » désigne la région qui échappe à l’hégémonie de la Chine. La Chine était très puissante à cette époque et il était très dur de lui résister.

Du IVème au XIIIème siècle, My Son se développe et devient le principal centre religieux Cham. Le Champa doit rester indépendant de l’empire chinois mais il doit également se battre contre les Viet au nord et contre le royaume Khmer à l’ouest.

L’âge d’or du royaume se situe au XIème siècle mais il a disparu définitivement au XVIème siècle suite aux attaques des Viet et des Khmers.

 

L’art Cham

 

L’art Cham est beaucoup influencé par la civilisation hindoue d’où les vestiges visibles encore aujourd’hui.

 

Les statues ont résisté en partie au temps.
Les statues ont résisté en partie au temps.

 

Les tours-sanctuaires ont été construites sur dix siècles. Elles symbolisent la grandeur et la pureté du Mont Méru qui est la montagne sacrée mythique et le berceau des dieux hindous au centre de l’univers (Cf. l’article sur Angkor Vat au Cambodge). Elles sont construites en brique. Les piliers de pierre sont décorés de bas-reliefs en grès qui représentent des scènes de la mythologie hindoue.

Les temples ont été dédiés à des divinités hindoues telles que Krishna et Vishnou, mais surtout Shiva.

D’après les historiens, le bouddhisme mahayana aurait pénétré la culture Cham, probablement à partir du 4e siècle, mais l’hindouisme shivaïte est demeuré la religion établie d’Etat.

My Son est une étape importante dans l’histoire spirituelle et politique de l’Asie du Sud-Est. Le site est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Tours-santuaires à My Son
Tours-santuaires à My Son

 

Le site est assez spectaculaire avec toutes ces tours-sanctuaires et les statues hindoues qui ont résisté au temps et à la guerre américaine.
Le site est assez spectaculaire avec toutes ces tours-sanctuaires et les statues hindoues qui ont résisté au temps et à la guerre américaine.